2 aout 2024 - 2min de lecture
Comment devenir art-thérapeute ? Partie 2
Le challenge de l’art-thérapeute est surement d’harmoniser et de composer entre sa pratique artistique et sa posture de thérapeute
Ayant étudiée aux Beaux-Arts, je conçois la pratique artistique comme un vrai travail. Un métier précaire, mais un métier. Les créateurs ont une plus grande expérience de leur processus créatif, ils vivent des vagues de déception et d’enthousiasme par rapport à leurs œuvres. La pratique artistique est un véritable oxygène pour les artistes, ils ne peuvent pas faire sans, et je crois en faire partie. Penser que l’acte créatif ou créateur soigne est une erreur. Cela ne suffit pas.
Mais il y a une différence entre faire de l’aquarelle tous les samedi (une pratique occupationnelle, un loisir bénéfique) et un travail de création qui vous envahit et vous amène à une série dont vous ne connaissez pas la fin… Le métier d’artiste.
Vivre sa création est très important pour devenir art-thérapeute. S’impliquer, expérimenter, se tromper, sentir le plaisir, se sentir jubiler, montrer son travail, ne pas vendre, vendre, recevoir des critiques, ressentir l’émotion esthétique de son œuvre, travailler sur une série, etc…
Créez vraiment, diversifiez vos outils et construisez votre véritable travail/projet artistique. Pendant mes ateliers, j’accompagne des créatifs (tout le monde l’est, j’en suis certaine), de grands créateurs (plus rare) ou des anciens artistes.
Par exemple, si je ne pratique que la peinture, et que mon client lui est à l’aise avec la terre… J’ai intérêt d’avoir eu une expérience sensible de l’argile avant de lui proposer. Vous voudriez apprendre avec lui ? Ce n’est pas le rôle de l’art-thérapeute (bien sûr, on apprend toujours). Peut-être celui d’un animateur ou d’un éducateur. Vous avez une longueur d’avance, vous êtes un expert du processus créatif.
Pour la posture du thérapeute (la partie formation et expérience médico/sociale), selon moi les stages ne suffisent pas à avoir une expérience solide d’accompagnement. Si vous voulez travailler auprès de publics fragilisés, allez à la rencontre de populations différentes. Avant d’être art-thérapeute, j’étais animatrice, remplaçante monitrice éducatrice, animatrice d’ateliers, prof.. Les métiers dans le secteur de l’animation, de la culture ou de l’éducatif sont très intéressants pour se former, évaluer et analyser les différences de cadre entre un atelier d’art-thérapie, un atelier d’art ou un atelier occupationnel.
Pendant mes études et bien après, je me suis dirigée vers des publics que je ne connaissais pas sans avoir de préjugés, je fonçais la tête la première vers l’inconnu, et à chaque fois, j’ai eu de très belles surprises. Chaque personne ou population que j’ai accompagné m’a permis d’aller à la rencontre de moi-même et de renforcer mes capacités d’adaptation.
Pour la spécificité de la pratique en libérale, je travaille essentiellement pour des associations et dans mon cabinet (ateliers et séances individuelles). Quand je suis arrivée en Vendée en 2014, j’ai renoncé à l’art-thérapie et j’ai bossé en tant que professeur d’art-plastique et artiste plasticienne intervenante. J’ai dû apprendre à démarcher, toquer aux portes, réseauter et attendre patiemment pendant un an. J’ai eu enfin des contrats, puis avec le temps j’en ai laissé. Parfois mal considérée, j’ai préféré partir.
Et puis il y a des partenariats géniaux avec des structures, des directeurs, des équipes qui comprennent et soutiennent l’art-thérapie. Le cadre d’intervention doit être souvent rappelé, renommé et repensé avec les professionnels. Une bonne communication avec une personne ou une équipe qui soutient votre projet et le tour est joué. L’institution a souvent sa propre représentation de l’art-thérapie, comme si nous étions un peu magicien ou une espèce rare d’animateurs. Prendre un temps avec les équipes pour expliquer notre approche, notre cadre, poser nos jalons. C’est à nous de démontrer l’utilité de l’art-thérapie et de dévoiler la particularité de ce beau métier !
Vous avez un doute sur votre parcours ou vous aimeriez commencer une démarche de thérapie avec l’art-thérapie ? En visio ou en présentiel, c’est possible !
J’accompagne des clients en recherche de voie professionnelle ou en perte de sens en art-thérapie.
La suite dans LA PARTIE 3.

